FOIRE AUX QUESTIONS

1. Par qui et pourquoi ce site a-t-il été réalisé ?

Ce site a été réalisé par quatre élèves, accompagnés par un professeur référent d’Histoire-Géographie, tous 4 scolarisés dans un lycée de Haute-Garonne (31). Nous avons cependant dû faire appel à des figurants afin de rendre les courts-métrages plus réalistes : il s’agit de plusieurs de nos camarades.

 

Notre but, en réalisant un site internet, est de pouvoir permettre au plus grand nombre de personnes d’y accéder. Il permet aussi de collecter et de partager des informations de manière ludique et agréable.

 

Notre Devoir de mémoire et notre passion pour le CNRD nous poussent, depuis 2 ans pour certains et 3 ans pour d’autres, à vouloir nous surpasser, progresser dans notre travail et notre ambition, afin de transmettre au mieux la Mémoire des Résistants et des Déportés. Créer un site internet, ce que nous n’avions jamais fait, était un défi. Mais c’était une étape nécessaire : il est important de ne pas oublier, de combattre la négation, et surtout de proposer au plus grand nombre des exemples documentés, pour ne pas qu'une telle horreur se répète.

2. Comment avons-nous eu l’idée de bâtir un site internet pour participer au CNRD 2017 ?

L’idée de créer un site internet, soufflée par notre professeur encadrant, a été à l’origine de longues réflexions. Après avoir pesé le pour et le contre, conscients que cela nous demanderait plus de travail que les années précédentes (surtout que nous voulions aussi réaliser des courts-métrages en parallèle), nous avons finalement choisi de les présenter au sein d’un site internet.

 

Il est vrai qu’un tel site nous permet de rendre accessible notre contenu au plus grand nombre. Il nous permet aussi de créer des ponts avec d’autres contenus, grâce aux liens hypertexte.

 

Mais, surtout, il nous permet de faire quelque chose que nous n’avons encore jamais proposé : mettre nos films en perspective. Car nos courts-métrages ne sont “que” des reconstitutions, que nous avons voulues les plus fidèles possibles aux sources. Mais, pour mieux porter leur message, nos films sont ici enrichis de recherches documentaires, sous la forme de biographies et d’articles thématiques.

 

Un site internet permet d’afficher plus de rigueur historique, et permet aux visiteurs de passer rapidement des courts-métrages aux différents documents prouvant que ce que nous mettons en scène s’appuie sur une réalité passée. C’est un moyen plus efficace de lutter contre le négationnisme.

3. Comment a été pensée l’organisation de ce site internet ? Quelle en est la philosophie ?

Ce site est un moyen pour l'utilisateur d'accéder à du contenu audiovisuel sur le thème du concours, mais également d'approfondir certains sujets abordés dans ces vidéos avec les biographies et les dissertations accessibles en dessous.

 

Ainsi, la biographie permet de connaitre l'humanité du déporté (représentée par son histoire), tandis que les deux parties suivantes montrerons ce qui a tenté de la détruire. L'introduction et la conclusion du site permettent de lier les personnages entre eux, même si le déplacement de l'utilisateur reste entièrement libre grâce aux nombreux boutons sur chaque page.

 

La description des plans à trois utilités, premièrement de montrer tout le processus créatif avec les making-of,  deuxièmement d'expliquer tous nos choix narratifs et troisièmement d'illustrer les dissertations avec notre travail.

 

Enfin la foire aux questions, la rubrique contact, le glossaire et les remerciements permettrons d'aider l'internaute dans ses recherches.

 

Le site, en créant des liens entre les faits et en les reconstituant, permet de dénoncer l'univers concentrationnaire nazi. La rubrique rencontre, elle, permet à l’utilisateur de prendre en compte ce qu'il a appris précédemment pour lire un témoignage "brut" et développer par la suite sa propre opinion sur le sujet pour témoigner à son tour le moment venu.

4. Comment ont été réalisés les 3 court-métrages sur lesquels s’appuie ce site internet ?

Les 3 courts-métrages que nous avons réalisés sont le fruit de centaines d’heures de travail. D’autant que nous étions peu nombreux impliqués dans le projet. En effet, il a fallu trouver des subventions, obtenir des accords de tournage pour les différents lieux choisis, écrire les trois scénarios après avoir lu et relu les livres qui nous ont servi de sources, penser la mise en scène, anticiper le détail des plans et trouver des costumes d’époque.

 

Après avoir écrit les scénarios pendant l'été, nous sommes allés dans un studio d’enregistrement pour donner vie au texte par une voix off début octobre. Nous avons ensuite passé trois mois à créer un découpage technique. Le plus dur était de trouver des scènes qui soient faciles à tourner sans pour autant censurer l'horreur. Un story-board à donc été conçu. Dans le même temps nous avons préparé les lieux.

 

Le choix des lieux de tournage était crucial : nous avons pu tourner dans la forêt de Bouconne, grâce au concours de l’ONF, ainsi que dans le stade de foot de la  ville voisine à notre lycée. L’architecture de l'infrastructure se prêtait bien à une reconstitution d’époque, en soignant les cadrages. Aussi, nous avons tourné dans une vieille bâtisse de notre ville, et dans un wagon de déportation très gentiment prêté par l’Amicale des Anciens Internés Politiques et Résistants du camp de concentration du Vernet d'Ariège.

 

Partant de là il ne restait plus que les costumes et le matériel. Pour les costumes, nous avons organisé une collecte de vielle blouses de chimie au lycée. Nous en avons reçu quinze que nous avons teints en bleu  puis tagué pour faire l'effet "suie". (voir les making-of dans les descriptions de vidéos).

 

Tout le matériel audiovisuel nous à été prêté par la commune voisine, il nous manquait juste le trépied et le moniteur que nous avons acheté avec nos subventions.

 

Nos amis ainsi que des élèves de seconde sont venus pour la figuration. Notre ami collectionneur était accompagné avec deux autres de ses confrères nous permettant d'avoir 60 costumes au total (à l’exception des tenues de déportés, tous les costumes sont des originaux d'époque).

 

Enfin pour le tournage fin décembre, nous avons accordé beaucoup d'argent pour la régie, comme tout le monde était bénévole, permettant une bonne ambiance sur le tournage. Les plans étant déjà entièrement préparés, presque aucune scène n'a été retournée plusieurs fois, le ratio 10min de film / trois jours de tournage est très agréable.  Seule la préparation des plans était longue et nécessitait une bonne humeur générale qui fut facile à trouver.

 

Pour le montage nous avons tout monté le jour même pour voir ce qu'il était nécessaire de retourner les jours suivants. Nous avons ensuite retravailler les couleurs et les anachronisme. La musique à été ensuite joué au piano et chez René TARDI entièrement créée pour l'occasion

5. A quelle(s) logique(s) répond l’esthétique du site internet et des courts-métrages ?

L’esthétique de notre site a un but bien précis : rendre compte de la déshumanisation dans le système concentrationnaire nazi. Et nous avons réfléchi longuement à des moyens d’y parvenir.

 

Ainsi, le jeu d’ombre sur les déportés, dans la page d’accueil, permet de rendre compte de l’idée de la négation de l’Homme, et de la noirceur de l’expérience concentrationnaire.

 

La déshumanisation dans l'univers concentrationnaire nazi est un processus en plusieurs étapes.  Nous avons donc choisi de placer une seule image derrière les les boutons en dessous de chaque court-métrage, faisant office d'une fresque, montrant que tous les détails de la vie au camp conduisent à une déshumanisation.

 

Nous avons aussi fait le choix de ne pas capter le son au tournage mais d’utiliser une voix off, enregistrée dans un studio que nous a prêté M. Amouroux, une connaissance de notre enseignant. Ce choix nous a permis de pouvoir mieux retranscrire les émotions des témoignages qui nous ont servi à rédiger les dialogues. De plus, cela nous permettait de placer des temps de silences dans les courts-métrages, et de donner plus de puissance au récit.

 

Le film sur Léon Lehrer perd les bruitages de fond au fur et à mesure, le silence renforçant l’oppression.

 

Le film sur Jeannine Morisse démarre avec de la musique puis finit dans le silence et le noir, victime de la déshumanisation.

 

Le film sur René Tardi commence dans les airs puis finit contre terre, pour illustrer la descente aux enfers des déportés. D’ailleurs sur le site il est nécessaire de descendre pour continuer à lire les descriptions,  dans le menu principal et dans les différentes parties.

 

Les trois vidéos perdent également la couleur au fur et à mesure symbolisant la perte de sentiment et la suppression de la diversité voulue par les nazis.

 

Enfin nous voulions faire passer l’idée, par la voix off, que les films retranscrivent des souvenirs a posteriori (puisqu’ils sont inspirés de livres écrits au retour des camps) et que, pendant la déportation, la déshumanisation subie était telle qu’elle rendait les prisonniers inaudibles.

6. Pourquoi avoir décidé d’inclure dans l’étude le parcours d’un prisonnier de guerre, René Tardi ?

Nous avons tiré du sujet notre propre définition du système concentrationnaire. Pour nous, il comporte à la fois les camps de concentration et d’extermination, mais également les camps de prisonniers de guerre, comme celui dans lequel René Tardi fut interné : le Stalag IIB. En effet, les camps de prisonniers de guerre sont aussi des lieux de déshumanisation de leurs internés : humiliations, punitions, privations, etc. Ainsi, il nous paraissait logique de traiter dans notre travail un personnage ayant séjourné dans chacun de ces types de camps. René Tardi fut celui choisi pour son expérience dans un camp de prisonniers de guerre, de laquelle se dégage une horreur et une absence d’humanité, tant au niveau des conditions de vie que du traitement des prisonniers, comparables, dans une certaine mesure, à celles subies dans les camps de concentration et d’extermination.

7. Quelle part est consacrée à l’Histoire locale dans ce site internet ?

Nous avons décidé d’évoquer une résistante de notre région, l’Occitanie : la gersoise Jeanine Morisse. En effet, il est intéressant de savoir que nous avons vécu non loin de là où, environ 70 ans plus tôt, des résistants se battaient pour défendre la France. De plus, cela nous a permis de rencontrer Jeanine “Niquou” Morisse (voir la rubrique RENCONTRE). Grâce à elle, nous avons pris conscience de l’importance, pour l’avenir, des témoignages sur les camps de concentrations nazis. Avant que les derniers témoins ne disparaissent, il faut que les jeunes prennent connaissance de leur histoire pour ensuite pouvoir la partager aux futures générations. Ainsi, le fait d’avoir travaillé sur des résistants locaux et d’avoir pu rencontrer l’une d’entre eux nous a renforcé dans notre engagement pour le devoir de mémoire.